Je n’évolue pas je voyage
J’aime cette phrase de Fernando Pessoa qui semble résumer un peu ma démarche.
Depuis une trentaine d’années je me promène à travers des paysages intérieurs qui sont miens et que j’ai étrangement l’impression de découvrir. J’explore, à travers ma peinture ou ma sculpture, des espaces sur les quels je tente de lever le voile.
C’est bien cette aventure incertaine qui me plait, cette errance qui me convient et me donne le sentiment de m’égarer jusqu’à me perdre pour mieux me retrouver. Il n’y a guère la recherche d’un but, la poursuite d’une idée, il n’y a pas non plus de progression fruit d’une évolution qui pourrait être offerte par le temps. Non il y a une aventure renouvelée périlleuse parfois, heureuse souvent.
Je sais toutefois qu’avec mes moyens appris pas à pas, qu’avec mes techniques mixtes qui j’espère peuvent surprendre, je parle de voyage mais aussi de fragilité, d’exil, du poids de l’histoire et de nos histoires, de dignité, d’espérance et de tant de choses que je crois les mots ne peuvent dire…
J’aime la phrase du peintre américain De Koening qui nous dit:
L’art en soi c’est cette partie éternellement muette dont ont peut parler éternellement…
Alors je m’arrête là…
Marc Perez, 2017